
Le musée royal de Greenwich
Au printemps, j’apprends une nouvelle incroyable : une de mes photos a été sélectionnée pour l’exposition “Astrophotographer of the Year” au Musée royal de Greenwich. Je reste sans voix. Je ne réalise pas vraiment ce que cela signifie
En juillet, je reçois l’invitation officielle pour la soirée d’inauguration du 16 septembre. Je saute de joie, réserve aussitôt mon vol et ma chambre à Londres. Tout semble parfait.
Mais fin juillet, tout bascule. Un accident de la route me cloue au lit. Deux opérations plus tard, me voilà équipé de plaques et de vis au genou et au poignet. Autant dire que le photographe est un peu plus métallique qu’avant. Malgré tout, les médecins m’autorisent à voyager. Et là, c’est la délivrance : je peux partir !
Je m’organise avec les compagnies aériennes et les aéroports : fauteuils roulants, véhicules électriques, camions élévateurs pour embarquer… Une vraie expédition lunaire. Mais rien ne m’arrêtera : direction Greenwich !
Avant la cérémonie, je me laisse happer par Londres. Un automate de rue, la statue de William IV, le navire de Nelson enfermé dans une bouteille, puis une petite coupe à l’accueil pour me “mettre en jambes” (si j’ose dire, avec mes béquilles).
Le Musée royal est splendide. À 18h, les portes s’ouvrent. Beaucoup de monde, beaucoup de visages inconnus. Je me dirige vers un invité esseulé — la conversation démarre naturellement. Un employé du musée vient nous parler, curieux et chaleureux. L’ambiance est simple, détendue.
Le directeur du musée prend brièvement la parole pour souhaiter la bienvenue. Son discours dure à peine quelques minutes — une rareté pour un Suisse habitué aux interminables allocutions d’inauguration ! Puis les portes de l’exposition s’ouvrent.
Les salles sont plongées dans le noir. Les photos brillent sur des écrans lumineux, suspendus dans la pénombre. C’est magnifique. Au fil des discussions et des coupes de champagne, je découvre peu à peu les autres photographes. L’un d’eux me présente Marcella, la lauréate de la catégorie Our Moon. Sa photo est splendide.
Bientôt, des enfants se promènent dans la salle, livre de l'exposition à la main, à la recherche d’autographes. Je me retrouve à signer à la chaîne. L’ambiance est bon enfant, joyeuse, spontanée.
Je termine la soirée le sourire aux lèvres, la jambe en feu, mais le cœur léger.
Une de mes photos trône désormais dans cette exposition prestigieuse, parmi celles d’astrophotographes du monde entier. Je n’aurais jamais imaginé y être un jour — encore moins sur béquilles.












La photo est disponible ici sur photoastro.ch


